


VENGEANCE
D'UNE FEMME
Grande artiste du XXème siècle, on connaît aujourd’hui Niki de Saint-Phalle pour ses "Nanas" – sculptures monumentales symbolisant la féminité en puissance – ainsi que pour ses œuvres participatives, les « Tirs », tableaux composés de substances colorées sur lesquelles elle tire à la carabine.
Cette technique picturale innovante vise à fixer sur la toile les pensées violentes qui l’agitent : guerres, religions, drames familiaux, mais aussi infidélité, sujet qui fera l’objet d’une œuvre des plus troublantes, car il n’est pas sage de jouer avec les sentiments d’une femme...
​
En effet, Niki initie en 1961, au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, son « Saint Sébastien ». L’œuvre est composée d’une chemise blanche nouée d’une cravate, plantée de clous et recouverte de trainées de peinture, semblables aux marques d’un fouet, le tout surmonté d’une cible, sur laquelle l’artiste invite les visiteurs à jeter des fléchettes.
La comparaison avec Saint-Sébastien semble alors évidente : le martyr chrétien est connu pour avoir été transpercé de flèches puis fouetté jusqu’à succomber à ses blessures. Et celui de Niki de Saint-Phalle cache une symbolique d’autant plus violente : le tableau, sous-titré « Portrait of my lover, portrait of my beloved, martyr nécessaire », fait écho à une relation amoureuse secrète et tumultueuse qu’elle aurait eue avec un grand artiste de son époque... Niki aurait choisi de se venger de ses infidélité en faisant de lui le sujet principal de cette lapidation artistique. Quant au nom de son célèbre amant ? Un secret qu’elle s’attacha à emporter dans sa tombe... Les paris sont ouverts !
​
Saint-Sébastien, Niki de Saint-Phalle, 1961
Artwork analysis for Artips, 2015
"J'IMAGINAIS LA PEINTURE SE METTANT À SAIGNER, BLESSÉE DE LA MANIÈRE DONT LES GENS PEUVENT ÊTRE BLESSÉS. POUR MOI, LA PEINTURE DEVENAIT UNE PERSONNE AVEC DES SENTIMENTS ET DES SENSATIONS."